Cela fait un mois, un long mois qu’Auguste n’est plus capable de prononcer un seul mot. Tout lui reste dans la gorge. Il entend tout ce qu’il se passe autour de lui, il comprend tout, mais il est incapable de répondre. Il s’énerve tout le temps pour rien, il se prend la tête avec tous ceux qui veulent l’aider, alors il a décidé de s’isoler, jusqu’à ce que quelqu’un vienne le chercher pour qu’il s’installe à Square Grimmauld chez Sirius Black, avec Remus Lupin. C’est une maison plutôt ancienne, une maison de famille lui a-t-on expliqué. Il est content d’y être parce que même s’il reste tout le temps seul, il sait que s’il lui arrive quelque chose, des gens seront là pour l’aider. Sirius lui montra sa chambre et le laissa s’installer. Il dépose le peu d’affaires qu’il a pris avec lui de France sur ce qui semble être son nouveau lit. Il soupire doucement et s’installe dessus, il ne bouge pas. Il prend son visage entre ses mains tentant de comprendre en vain ce qui lui est arrivé lors de ce fameux combat. Il ne faisait rien de mal, il n’a pas lancé de sorts bizarres, il a simplement reçu des sorts de doloris, rien de plus. Du moins à ce qu’il se souvient, il s’est réveillé inconscient une première fois là-haut avant d’atterrir autre part. Ce qui lui est arrivé est une énigme. Il est vrai que en temps normal il ne discute déjà pas de trop, mais désormais, il comprend ce que c’est de ne pas parler, c’est tellement frustrant de ne pas dire ce que l’on pense. Il est obligé de s’entrainer à utiliser des sorts informulés, cela lui demande énormément de concentration et de force, ce qu’il n’a pas. Sa dernière transformation l’a tellement affaiblit qu’il passe son temps à dormir.

Cependant aujourd’hui, il doit aller à une réunion, il a juste à descendre des escaliers, mais il ne veut pas y aller, il se sent mal face à tous ces gens. Il serait presque claustrophobe et agoraphobe depuis qu’il ne peut plus parler. Il lui arrive d’entendre toutes les voix autour de lui, tellement fort qu’il en souffre. Il ne peut pas dire aux gens de se taire, il ne peut pas se faire entendre et il refuse d’appendre le langage des signes, il trouve cela trop compliqué et puis, personne dans l’ordre ne sait l’utiliser. Il finit par quitter sa nouvelle chambre et rejoindre tout le monde en bas, directement, il se met à l’écart, il salue cependant tout le monde et serre des mains. Il se pose au coin de la table, il n’y a personne à côté de lui, il assiste au repas ne répondant qu’avec des hochements de tête de gauche à droite et de haut en bas. Certains le regarde bizarrement, d’autre l’ignore. Il ne mange que très peu, il n’a pas faim, il veut juste quitter cette salle et retourner s’enfermer dans son coin. Les membres de l’ordre vont tous dans le salon terminer leur discussion, Auguste se propose comme il peut pour aider Molly Weasley à nettoyer la table et ainsi avoir une porte de sortie pour aller dans sa chambre. Il se sent tellement inefficace étant incapable de parler qu’il refuse d’assister aux réunions pour le moment. Il n’y a guère que Dumbledore qui comprend sa réaction. Il aide donc Molly a débarrasser les table, pour une fois qu’ils le font sans magie. Il en profite pour demander une tasse de thé à Molly qui lui offre volontiers. Elle le laisse seul dans la salle à manger. Les mains autour de la tasse, Auguste regarde la décoration, les tableaux, il observe tout et boit tranquillement sa tasse, il ne se rend même pas compte lorsque la porte s’ouvre et qu’une jeune femme entre. Il l’a déjà vu, plusieurs fois, elle lui a déjà souris. Il croit que c’est Tonks, il en est même sur. Il lui jette un regard de côté et il lui sourit timidement avant de se replonger dans ses pensées.

Le liquide de sa tasse bouge de gauche à droite lorsque Tonks passe à côté de lui. Elle vient aussi se faire un thé, elle ne veut sans doute pas boire avec les autres. Il la regarde faire d’un œil distrait. Elle vient lui tenir compagnie, elle a un geste gentil envers lui. Il se sent mieux, même si il ne le montre pas, il se sent bien lorsque quelqu’un est en sa compagnie. Bien qu’il s’en veuille de ne pas pouvoir tenir la conversation. Il est heureux d’avoir quelque avec lui. La conversation ira de vive voix à des gestes venant de lui. Des hochements de tête ou bien des gestes du corps tout entier.

Il lui jette un regard des plus désolé lorsqu’elle vient s’installer à côté de lui. Il se déplace sur le côté, pour lui laisser de la place bien qu’elle en ait. Il touche sa tasse du bout des doigts avant d’apporter celle-ci au bord de ses lèvres. Tonks se met alors à parler. Elle lui demande s’il ne veut pas les rejoindre dans le salon, un sorcier s’amuse à faire des blagues. Il hoche la tête de gauche à droite, c’est-à-dire négativement.

Il se sent bien ici, tout seul dans la salle à manger, il sait que des gens vont passer ici et qu’il ne sera pas vraiment seul. Il se doit vraiment que parfois il ressemble plus à un gamin de 10 ans qu’à un homme de 35 ans. Il semble être devenu paranoïaque depuis son agression. Il se méfie de tout, mais en même temps, il fait confiance à tout le monde. Un certain Fol Œil, s’amuse et a bu quelque chose or de sa flasque. Auguste fronce les sourcils. Il a un peu de mal à comprendre, il tente de le faire savoir en penchant sa tête de côté.

La jeune femme est remplit de bonnes intentions en voulant l’aider, discuter avec. Il hoche de nouveau la tête de gauche à droite lorsqu’elle lui demande si a déjà entendu de la paranoïa de Maugrey. Il n’écoute jamais trop les conversations des autres. Il sait qu’il ne peut pas y intervenir alors il abandonne dès le départ. Il aurait été sourd & muet pour lui rien n’aurait changé. Enfin si, il aurait surement était moins frustré de ne pas entendre les autres parler.

Auguste prend le sucrier et le tend à Tonks. Il le lui tend avec un léger sourire. Il l’aime beaucoup cette jeune femme, elle ne lui a pas tourné le dos, elle est comme Remus. L’homme qui a le même âge que lui, et aussi le même problème opérant les nuits de pleine lune. Personne ne sait pour Remus, du moins pas grand monde, tandis que pour Auguste, tout le monde le sait. Il ne faut pas le laisser seul pendant ses transformations.

Il parait d’ailleurs qu’un maitre des potions concocte des potions qui aident pour la transformation. Il parait qu’elle devient moins douloureuse. Il faudrait qu’on lui en parle plus. D’ailleurs, c’est pour bientôt la pleine lune, non ? Il ne sait même pas, il est tellement perdu depuis la perte de sa voix qu’il ne sait plus où il en est dans le temps. Il est complétement perdu. Il n’est plus chez lui, il ne sait plus où il en est. Il a perdu tous ses repères.

Malgré tous les encouragements que l’on lui fait en lui disant qu’il va guérir, qu’il va récupérer sa voix, il commence doucement à perdre espoir, il faut qu’il se mette à l’idée qu’il a des chances de ne plus jamais être capable de prononcer le moindre mot. Il est le contraire de l’optimiste quand il s’agit de parler de lui, alors que pour les autres, il est très optimiste, réconfortant. C’est un homme bien après tout.

Il boit une nouvelle gorgée de son thé en regardant la jeune femme. Il a eu l’occasion de la remarquer un peu ces jours-ci lors des réunions. Elle a l’air de s’y plaire énormément, elle est attentivement, souriante. C’est une femme gentille. Il lui sourit largement, espérant qu’elle puisse traduire ses pensées sans grande conviction cependant. Seul un legilimens peut le faire, c’est ce que le vieux Dumbledore a dit et il n’y a que le sorcier aux cheveux noirs & gras qui est capable de le faire.

Auguste écoute attentivement ce que lui dit la jeune femme, elle est la seule personne qui ose lui parler ce soir, hier, il n’y avait eu personne, juste Remus qui est passé le voir pendant la nuit afin de voir s’il se sentait bien et s’il ne voulait pas un peu de compagnie. Le loup-garou fuit la compagnie, mais lorsqu’il est avec des gens il se sent bien. Il se laisse faire et il croit à tout ce qu’on lui dit, et c’est cela qui lui fait défaut. Il est influençable, on peut lui raconter tout et n’importe quoi, il suffit qu’il y ait un peu de vraisemblance et il tombe dans le panneau.

La jeune femme se lève de sa chaise, elle doit aller apporter la théière à ce qu’il comprend, pour la rassurer, elle lui dit qu’elle revient. Il sourit, peut-être préfère-t-elle sa présence à celle des autres dans le salon ? Ou bien est-ce une autre raison. Auguste se torture l’esprit alors que la jeune femme revient à son niveau. Elle reprend la parole en lui annonçant qu’il ne loupe rien et qu’ils parlent de leurs études à Poudlard, ça doit surement être le nom de leur école.

Il se renfrogne un peu, il n’aime pas que l’on parle d’école, il n’y a pas plus y aller. Merci Tonton dirait-il s’il le pouvait. Auguste est aidé de nouvelles connaissances il aime apprendre des choses. Il lit tout le temps et grâce aux livres que Dumbledore lui envoyait il a un minimum d’éducation et de culture. Mais il n’a pas été à l’école et pour lui, il a raté une partie de sa vie que pour cela, ses parents voulaient qu’ils soient le meilleurs dans tous les domaines, il a failli à sa mission.

Il l’observe jouer avec son thé alors que subitement elle se lève, elle semble être à la recherche de quelque chose, le lycanthrope boit une gorgée de son café intrigué par son comportement amusé aussi. Il aime bien cette femme, elle est gentille. Elle revient à son niveau et dépose un parchemin avec de l’encre et une plume. Manifestement, elle veut qu’ils communiquent tous les deux, c’est une très bonne idée de sa part.

Il plonge la mine dans la plume dans l’encrier et cherche comment il peut commencer et ce qu’il va lui dire, elle veut apprendre des choses sur la France. Elle devrait y aller, lui à part connaitre toutes les forêts du pays, il ne connait pas grand-chose, quoi que la capitale si. Il fronce les sourcils avant de regarder la jeune femme puis le parchemin. « Merci. » C’est la première chose qu’il écrit sur le parchemin. Il commence alors l’écriture d’un paragraphe.

« La France, c’est un très beau pays, cependant, je ne connais que les forets… Après avoir été mis à la porte par mon oncle j’ai dû faire avec ce que j’avais, c’est-à-dire rien, pas de logement, pas d’argent… J’ai voyagé un peu partout dans le pays et je me suis réfugié dans les forêts du nord du pays, quelqu’un là-haut s’occupait de moi. Je ne connais que le prénom de cette personne, rien d’autre… Ensuite j’ai débarqué ici, je me suis fait attaquer par des mangemorts, j’ai perdu ma voix et je me suis réveillé ici… »

Il dépose la plume, il ne sait que dire de plus. Il ne connait pas grand-chose de son pays, passer son temps enfermé dans sa chambre ou bien caché dans les forêts. « Je suis désolé. » Ajoute-t-il quelques lignes plus basses. Désolé de ne pas pouvoir lui dire des choses sur la France, mis à part que els forets sont belles, que les plages du nord sont très peu connues et que l’eau y est très voir trop froide là-haut. Auguste joue avec la plume entre ses doigts, il a toujours été habile avec les bout de bois, c’est la même chose pour une plume, non ?

« Sinon ? Cela fait longtemps que vous être dans l’ordre ? » Il a envie d’apprendre un peu à la connaitre, après tout, il va travailler avec elle, aussi les autres membres de l’ordre certes, mais elle, elle est là et pas les autres, alors il faut qu’il en profite. « Est-ce que vous pouvez me parler un peu de l’ordre et de monsieur Dumbledore ? S’il vous plait… » Termine-t-il d’écrire avant de tendre la feuille à la jeune femme. Il veut savoir qui est cet étrange personnage, le vieux monsieur à la longue barbe blanche, celui qui l’a aidé.

Il reprend sa tasse de thé en mains et en boit une nouvelle gorgée se brulant doucement la gorge. Il adore cette sensation de chaleur. Il souffle doucement, heureux d’être là, en bonne compagnie. Il s’apaise un peu plus.

Elle veut le tutoyer. Il sourit, c’est la première fois que quelqu’un lui demande ou le lui dit clairement. Il n’est pas du genre à le faire lui-de-même. Il ne sait pas si il tient cela de ses parents mais il a tendance à vouvoyer les gens qu’ils soient ses amis ou pas. C’est un homme bizarre, il est extrêmement polit dans ses paroles, il a encore du mal avec les gestes, mais là, dans la condition ou il est, il est obligé de faire des efforts.

Il attend sagement que Tonks lui réponde à ses questions, mais elle s’excuse avant de lui dire qu’elle va le tutoyer. Il fronce les sourcils, elle n’a pas à se sentir coupable de quoi que ce soit, elle ne pouvait pas se douter qu’il a eu une vie de merde avant de venir ici. Il pensait s’ne sortir et recommencer à zéro. C’est le cas sauf qu’il a perdu sa voix et qu’il ne communique presque plus. Heureusement qu’elle est là, elle, elle est la seule à faire des efforts dans les membres de l’ordre qui n’habitent pas ici. Il se sent exclus.

Il boit ses paroles lorsqu’elle lui parle de l’origine de l’ordre des membres, de pourquoi elle existe. Il porte un intérêt particulier aux noms qu’elle mentionne, il n’ne connait que très peu et il a envie qu’elle lui éclaire sa lanterne. Il se demande bien qui est ce monsieur « tu sais qui » et puis les « Potter » il ne connait pas, bien qu’il pense connaitre ce nom. Il semble qu’il y a un certain Harry Potter qui existe, mais il ne sait pas qui c’est. Il n’a jamais eu l’occasion de le rencontrer.

Il sait que ce jeune garçon est l’élu. Dumbledore en parle souvent, il dit que tout repose sur ce que va faire ce jeune homme, que la survie du monde est entre ses mains. Il est aussi connu avec le nom de « celui qui a survécu ». Auguste s’est toujours demandé qui pouvait bien être ce jeune homme que semble tant haïr le maitre des potions et tant protéger Sirius Black.

Tendant la main vers la feuille et attendant que la jeune femme finisse son récit, Auguste s’empare de la feuille en plonge sa plume dans l’encre avant de réécrire. « On m’a parlé d’Harry Potter connu sous le nom de l’élu, mais je ne sais pas qui est ce jeune homme, je ne sais pas de quoi parle la prophétie. On m’a toujours parlé de l’histoire sous ses grands traits, je ne connais pas tous les noms, ce que je sais juste c’est que c’est le bien contre le mal, Harry Potter contre le mage noir, celui dont on ne doit pas prononcer le nom… Pourquoi d’ailleurs ne pas prononcer son nom ? »

Auguste a été intrigué à ce sujet, il se trouve que tous les membres de l’ordre ne prononce pas son nom, Dumbledore le fait, mais ;e maitre des potions grince les dents à chaque fois et semble ne pas oser le faire, d’autres membres de l’ordre réfléchissent à deux fois avant de le faire, regardez, rien que Tonks, elle n’ose pas prononcer son nom, elle a failli le faire, mais au final elle n’a rien dit.

« J’ai eu l’occasion de suivre quelques conversations au sujet de l’ordre et de ses missions, amis je n’en sais guère trop… Lorsque monsieur Dumbledore m’a dit de venir, il ne m’avait rien dit que ma mission, je savais qu’il y avait un problème ici… Mais je ne pensais pas que les choses prenaient une telle ampleur, j’ai été surpris le jour de mon attaque dans une petite ville anglaise. J’avais l’impression d’être seul contre tous… Si j’ai donc bien comprit, les hommes en noirs avec les masques sont des mangemorts et leur chef est celui dont on ne doit pas prononcer le nom ? »

Auguste plonge la plume dans l’encrier pour repasser sur sa dernière phrase afin qu’elle puisse lire correctement, déjà qu’il écrit bizarrement, il ne va pas lui compliquer la tâche. « Pourquoi Harry Potter ne va pas détruire le mage ? Il a aussi une armée non ? Nous sommes là pour l’aide… » Ajoute-t-il avant de faire une nouvelle pause, cette fois, pour boire une gorgée de sa tasse de thé qu’il finit rapidement après. Elle lui a parlé d’une prophétie, elle l’intrigue.

Il ne connait pas grand-chose de la magie, il a juste lu quelques livres, il connait quelque sorts, mais pour lui des prophéties, c’est juste rien. Cela ne veut rien dire, chez les moldus, c’est de la rigolade, des sornettes…. « Une, prophétie ? » Ajoute-t-il avant de lui tendre la feuille. Il vient déjà d’en remplir une première face, heureusement qu’il y en a plusieurs.

Auguste n’a jamais vraiment comprit Dumbledore, celui-ci lui a demandé un jour de venir, jamais il n’a expliqué pourquoi. Vaguement, Auguste savait qu’il y avait des problèmes en Angleterre, mais rien de bien précis. Il a simplement obéit à Dumbledore, tout simplement parce qu’il a confiance en lui, grâce à cet homme il n’est plus seul. Il l’a aidé lorsqu’il était plus jeune bien qu’il soit resté avec son oncle et sa tante, il lui doit une fière chandelle, car sans lui, il serait sans doute devenu fou. Il aurait peut-être même essayé de mettre fin à ses jours qui sait.

Il ne préfère même pas y penser. Il préfère boire les paroles de la jeune femme qui lui explique tout ce qu’il veut savoir. Désormais, il comprend pourquoi il est ici, ce qu’il va faire. Il se sent presque utilisé de la part de Dumbledore, mais il ne laisse rien paraitre. Il se replonge dans le récit de la jeune femme. Elle lui explique le sort qui a été réservé à Harry Potter, il est d’ailleurs surprit d’apprendre que ce jeune homme a survécu au sort de la mort. Un sort qui se retourne contre son lanceur, ce n’est pas très commun.

Il reste sceptique sur cette révélation, cependant, il ne voit pas pourquoi elle lui mentirait. Il décide de retourner la feuille et d’écrire. « Comment le jeune garçon a survécu ? J’ai vu des gens mourir sous ce sort, personne n’a survécu… ça semble si peu réaliste… » Il préfère le lui demander, au moins, il sera au clair, parce qu’il a bien dut se passer quelque chose pour qu’il survive, un mauvais geste, un parole de loupée, enfin bon, c’est un mage noir. Bref, il ne comprend pas et il a hâte de le savoir. Il est très curieux de nature.

« Dumbledore ne m’a jamais vraiment parlé de l’ordre, il m’envoyait des livres et je correspondais parfois par lettres avec lui, je le respecte beaucoup et si je suis encore vivant, c’est surement grâce à lui alors malgré le peu d’informations que j’avais, je suis venu sans hésiter… » Cet homme l’a sauvé du cauchemar français, bien qu’il est un peu déçu de quitter Seto, il ne lui a même pas dit au revoir. Il ne pensait pas un jour lui dire Adieu aussi, mais quand il ira mieux, quand tout se passera mieux dans sa vie, il cherchera à le retrouver.

« Voldemort… » Ecrit-il, il y arrive du premier coup, sans faire de fautes. Il fixe ce qu’il vient d’écrire quelque secondes avant de reprendre sa plume pour poursuivre. Il n’a pas vraiment peur d’attirer les mangemorts ou quoi que ce soit. Cette maison est sous le sortilège de Fidelitas à ce qu’elle lui a dit, ils ne doivent rien avoir à craindre et puis, malgré son hésitations, elle aussi, elle prononcé son prénom. « Il faut donc du courage pour prononcer son prénom, seuls ses opposants les plus courageux doivent le faire… » Et hop, un petit compliment au passage.

« Il faut donc s’occuper du jeune homme qui a survécu, le préparer afin de lui permettre d’aller lutter contre Vpoldemort ? » Ajoute Auguste avant de replonger sa plume dans l’encrier, de boire une gorgée de sa nouvelle tasse de thé que lui a donné Tonks et de grignoter un gâteau, la remerciant dans grand sourire. « C’est du suicide… » Ecrit-il. Comment peut-on mettre le destin d’un aussi grand nombre de vies sur les épaules d’un jeune homme. Malgré la prophétie, certains vont y laisser leur peau.

« L’ordre va sacrifier des vies pour ce jeune garçon ? » Gribouille-t-il avant de regarder la jeune femme le plus sérieusement du monde dans les yeux. « TouT ceux qui sont dans l’ordre savent qu’ils peuvent mourir à tout moment… » Il comprend pourquoi Dumbledore lui a demandé de venir. Auguste n’a plus rien, il a tout perdu, pas d’amis, il hait sa famille, pas de logement, rien & en plus c’est un lycanthrope. Il n’a rien à perdre en laissant sa vie dans con combat. Mais elle, elle est jeune, elle doit avoir un boulot, de l’argent, une vie sociale.

« Pourquoi ? » Il veut savoir ce qui l’a poussé à agir dans le sens de l’ordre. Pourquoi ? Même certains des plus courageux n’auraient surement jamais voulu rejoindre l’ordre. Elle doit avoir de bonnes raisons, comme libérer le pays de Voldemort. Le bien contre le mal. Auguste a failli vaciller vers le coté du mal. Il ne savait plus où il en était, si Dumbledore ne lui avait pas envoyé cette fameuse lettre d‘invitation à Square Grimmaurd, il serait rentré dans les rangs de Voldemort.

Il tend la feuille vers la jeune femme et boit une nouvelle gorgée de sa tasse de thé se brulant une nouvelle fois la gorge au passage. Il prend ensuite son visage entre ses mains. Il est fatigué en ce moment, il ne sait pas ce qu’il se passe. Remus lui a dit que c’était à cause de sa condition de lycanthrope.

L’amour peut sauver des vies ? C’est la première fois que ça se réalise, mis à part briser des vies, Auguste ne voit pas ce que ça peut faire d’autre. Faut dire que coté amour, il ne connait pas grand-chose. Il n’aime pas rester au contact des gens alors des relations sexuelles, ou des relations tout court, il n’en a eu que très peu, voire pas du tout. Il n’est pas sociable, enfin si, mais il refuse de l’être parce qu’il est trop influençable. Il ne se fait pas confiance. Il s’en veut tout de suite lorsqu’il fait confiance à quelqu’un en qui il ne faut pas. Lui c’est le pigeon.

Il ne se souvient presque plus de l’amour de ses parents, faut dire qu’ils sont morts l’année de ses cinq ans. Il s’ne souviens, parfois, il en rêve, il se voit encore collé au mur, la baguette de son père sur le torse, les mains tremblantes. Il voit encore le visage de Dumbledore avec un sourire apaisant lui expliquer que tout était terminé et qu’il était désolé. Désolé qu’il soit devenu un monstre, un lycanthrope. Il a compris tout seul sa condition, personne ne lui a jamais rien expliqué. Il souffrait le martyr durant les premières transformations et puis, on s’habitude à cette douleur, on vit avec.

Auguste ne supporte pas la bête qu’il est devenu, cependant, il vit avec, il ne lutte pas. Il est un loup-garou, point barre, pas de discussion. Les gens ont peur de lui. C’est un monstre, ça se comprend. Il n’y a guère que Seto, le jeune homme qu’il voyait chaque matin après sa transformation. Le seul à l’aider quand il avait besoin. Il ne le verra plus. Il le remercie tous les soirs d’avoir été là dans les pires moments. Cet animagus, ce loup. Il le revoit encore, devant lui avec son léger sourire amusé, ses cicatrices sur le visage, ses paroles réconfortantes. Il se sentait apprécié.

« Ensuite, beaucoup d’entre nous vont donner leur vie pour cette cause… » Ecrit-t-il pour terminer la phrase de la jeune femme, il sait qu’elle cherche ses mots. Il sait qu’il risque de mourir, ce n’est pas grave, tout le monde doit bien mourir un jour. « Il faut bien mourir de quelque chose, mourir pour une bonne cause, je trouve ça plutôt pas mal… Espérons qu’il est une belle vie après, qu’il en profite… » Ajoute-t-il avec un sourire pour la jeune femme. Si le jeune homme survit, qu’il bat Voldemort, il faut qu’il vive, qu’il se laisse faire. Il ne faut pas qu’il se laisse avoir par la culpabilité. Si les membres de l’ordre sont là, c’est par choix. « Si nous aidons le jeune garçon, c’est notre choix, nous avons conscience de nos gestes… » La mort est une évidence.

Auguste n’est pas le genre d’homme qui voit la vie en rose avec plein d’amour, plein d’enfants et plein de bonheur. Il voit la vie telle qu’elle est pour lui en ce moment, c’est-à-dire noire, horrible. Il n’est pas optimiste. Il voit la mort tout le temps. Il ne connait pas le bonheur. Il parait qu’il l’a connu, mais il ne s’en souvient plus. Sa vie n’est qu’un calvaire alors mourir pour une bonne cause, se serait parfait pour lui, il aurait au moins servis à quelque chose. Il aurait donné sa vie pour quelqu’un. Et puis, ce n’est pas n’importe qui puisque c’est l’élu.

« Le vilain petit canard… » Ecrit-il à l’intention de Tonks, il la regarde avec un grand sourire, franc, le premier depuis des mois. Elle n’a pas voulu suivre sa famille, c’est courageux. Elle est du côté des gentils, Auguste espère qu’elle a fait le bon choix. Il espère que tous ont fait le bon choix, que tout se passera bien et que rien ne se sera fait en vain. La défaite n’est plus envisageable. Si l’élu perd, le chaos régnera. Auguste prend un nouveau petit gâteau qu’il mange, sa fera l’affaire pour aujourd’hui se dit-il, lui qui n’a presque rien mangé ce soir.

Il est plutôt maigrichon, faut dire que vivre dans la nature, se nourrir grâce à l’aide des gens, ce n’est pas le mieux. « Ces gâteaux sont très bons, qui les a fait ? » Ajoute-t-il en mangeant. Il remerciera la personne qui les a faits. Il boit une nouvelle gorgée de son thé, le dos courbé sur sa chaise. Il peut paraitre bizarre dans cette position, mais c’est comme ça qu’on prend le moins de place. Quand des moldus le laissaient venir chez eux, il se faisait tout petit pour ne pas déranger. Il réalisait toutes les tâches ménagères sans magie.

Il n’a même pas choisit sa baguette, il a pris cette de son père le jour de sa mort, un grand auror parait-t-il. Il ne quitte plus sa baguette, bien qu’en ce moment, elle ne lui serve à rien puisqu’il est incapable de parler. On lui a parlé des sorts informulés, mais pour le moment, il n’arrive à rien. Faut dire qu’il ne connait presque pas de sorts. Il fronce les sourcils pensant à cela et reprend la plume. « Tout à l’heure, l’homme avec l’œil bizarre, Maugrey, a parlé de communication avec des patronus, qu’est-ce que c’est ? » Il tend la feuille à la jeune femme afin qu’elle puisse lui répondre. Lui aussi aimerait bien communiquer avec des patronus.

Molly Weasley, c’est surement la mère des jeunes roux se dit Auguste. C’est vrai qu’elle est très présente ici, elles emble être la femme à tout faire, elle semble aussi très appréciée. Tonks lui dit qu’elle a rejoint l’ordre pour la cuisine, les membres ont donc de la chance d’avoir quelqu’un comme elle. Auguste sourit largement lorsque Tonks lui dit que c’était soit un tatouage gratuit chez les mangemorts soit la cuisine de Molly à l’ordre. Auguste reprend le parchemin et plonge sa plume dans l’encrier avant de se remettre à écrire, Tonks l’a intrigué.

« La cuisine de Molly est le choix le plus judicieux, cependant, pourquoi un tatouage gratuit ? » Il n’est pas au courant de la marque des ténèbres, il ne connait rien de cela. Il est vrai qu’il a vu un jour une marque sur le bras d’un des mangemort, mais est-ce que c’est ça ? Auguste se le demande. Il se frotte l’arrière du crâne avant de bailler, il n’a pas beaucoup dormit cette nuit, il commence à le ressentir. Il prend sa tasse et en boit un longue gorgée, se réchauffant avec ce thé.

Tonks lui explique alors ce qu’est la communication par patronus, c’est encore une idée de Dumbledore, décidément, il est vraiment partout ce vieil homme. Auguste écoute attentivement la jeune femme qui lui dit qu’ils communiquent de la sorte pour passer des SOS. Il reprend la plume entre ses doigts. « C’est quoi un patronus ? » Non, il ne sait pas ce que c’est, il n’a pas été à l’école, il n’a pas suivi de cours, il a tout apprit sur le tas. Il se doute qu’il va avoir du mal à apprendre ce sort qui manifestement demande beaucoup de choses et puis, c’est surement une incantation, encore un sort pas pour lui.

Il maudit le mangemort qui lui a fait perdre la voix. A cause de lui, il se retrouve seul avec lui-même, il ne peut que se parler dans sa tête, et merlin sait que se faire des monologues internes ce n’est pas terrible pour l’équilibre psychologique. Il se souvient de cette soirée, lui couché par terre, en train de ramper pour récupérer sa baguette et puis plus rien, le blanc, le réveil, le vieillard et la dame. Il se souvient, il les entendait, mais il ne pouvait pas communiquer, la dame disait qu’elle était désolée, mais qu’ils ne pouvaient rien faire pour sa voix.

« Est-ce qu’un jour je vais pouvoir reparler ? Je sais que le maitre des potions travaille sur quelque chose, mais quand je croise le regard de Dumbledore, je n’ai pas l’impression que je vais reparler… Si tu sais quelque chose à ce sujet, tu peux me le dire tu sais… » Il veut savoir, si un jour oui ou non il pourra dire un mot. Il ne s’attend pas à ce qu’elle lui dise qu’ils sont sur une piste, mais il a besoin de savoir dans quoi il se lance. Il s’entraine pour les sorts informulés, il arrive à désarmer quelqu’un avec beaucoup de concentration, mais le reste… C’est un vrai calvaire.

Il se redresse et quitte sa chaise afin d’aller reprendre un parchemin, celui sur la table est plein. Auguste écrit gros. Il se remet sur sa chaise et reprend un petit gâteau, par gourmandise. Il regarde la jeune femme, il en veut pas lui mettre la pression avec sa question, amis il a besoin de savoir. Remus n’a rien voulu lui dire la dernière fois qu’il le lui a demandé, il lui a dit qu’il ne savait pas, qu’il fallait qu’il demande à Dumbledore, mais il est rarement là et quand il est là, il est toujours occupé et Auguste n’ose pas le déranger.

« Sinon, la dernière fois, Remus m’a dit que tu étais une auror, je n’ai pas osé lui demandé ce que c’était, amis j’aimerai bien savoir, parce qu’il parait que mon père en était un aussi… » Ecrit-il sur le nouveau parchemin qu’il vient de prendre. Il a envie d’en apprendre un peu plus, il fait un bon coup la en plus. Il va savoir ce que faisais son père. Il a toujours voulu le savoir, mais il n’y avait personne à qui poser la question en France, il n’y avait guère que Seto, mais il disparaissait toujours plus vite qu’il n’apparaissait. Maintenant qu’il le peut.

Non, personne n’a jamais parlé des tatouages des mangemorts à Auguste. Faut dire que de son coté, il n’a pas cherché à trop comprendre ce qui allait lui arriver s’il venait ici. Dumbledore parlait d’une lutte entre le bien et le mal et qu’il était temps de choisir son camp. Pour Auguste, c’était ce qu’il attendait depuis des années, des gens avec lui, un toit, un semblant de vie stable. Tout ce qu’il n’avait pas lorsqu’il était en France. Partir de rien pour arriver ici, malgré le fait qu’il ne connait rien, pour lui il s’en est pas mal sorti, il aurait pu tomber pire et puis, il fait confiance à Dumbledore. Auguste remarque le regard étonné de la jeune femme, il s’empresse alors d’écrire sur la feuille.

« Je n’ai jamais trop cherché à savoir aussi, on m’a proposé une nouvelle vie avec un toit, des personnes avec qui passer du temps… Comment est-ce que je pouvais refuser, vivre de l’aide des moldus et du peu de sorciers que je croisais, ça devenait trop dur… Dumbledore m’a demandé tout cela au bon moment… » Il écoute attentivement son explication sur le tatouage qui est une marque, un serpent, une tête de mort. C’est la marque des ténèbres, c’est comme ça que Voldemort appelle ses mangemorts. Auguste hoche la tête de haut en bas, comprenant ce qu’elle veut dire.

La suite est toute autre, le mot détraqueur fait frémir le jeune lycanthrope. Il sait ce que c’est, il a déjà eu la chance d’en rencontrer, il avait été incapable de se battre. Ce jour-là, il avait vraiment cru qu’il allait mourir de peur. Cependant, un sorcier plus puissant que lui les a fait partir, il y en avait deux, c’était lorsqu’il était au nord de Paris. A ce que Tonks dit, le sortilège de patronus sert à repousser ses monstres là. Elle lui dit même d’attendre, elle va lui faire une démonstration sous les yeux ébahis du lycanthrope qui pense reconnaitre l’animal.

« J’ai déjà rencontré des détraqueurs lorsque j’étais en France, il y en avait deux, j’ai cru que j’allais mourir de peur ce jour-là, mais un sorcier m’a sauvé. Son patronus à lui était un aigle… » Il avait reconnu la bête lorsqu’elle lui ait passé au-dessus de la tête, il avait à peine une vingtaine d’années lors de cette rencontre peu agréable. Tonks ajoute qu’on fait apparaitre un patronus avec un évènement heureux de sa vie. Auguste ne dit rien, mais il n’en pense pas moins, il a beau fouiller dans son esprit, le seul souvenir à peu près potable qu’il a en lui, c’est le jour ou Dumbledore lui a dit qu’il l’invitait à rejoindre l’ordre en Angleterre , est-ce suffisant ? Il n’en sait rien.

« Je n’ai ni souvenir de famille, ni d’amour… » Ecrit-t-il en petit à la suite de ce qu’il vient de mettre. Il n’a pas été gâté dans sa vie, mais il n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort, il est plus le genre d’homme qui se bat quoi qu’il arrive. Pourquoi il a rejoint l’ordre à votre avis ? Il secoue la tête de gauche à droite et boit une nouvelle gorgée de son thé alors que Tonks lui répond à sa question sur son mutisme. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, loin de là son intention. Elle commence par lui dire que Rogue, celui que Sirius semble détester n’est pas très causant, il hoche la tête de haut en bas, elle a bien raison.

« Je ne veux pas te mettre mal à l’aise, c’est juste que je me pose des questions, ça fait une bonne semaine au moins que je suis ici, Dumbledore a dit qu’il allait tout faire, mais Rogue semble me mépriser, comme tout le monde ici… je me demande s’il va vraiment le faire… » Auguste est sceptique au sujet de la potion, ce n’est pas qu’il n’a pas confiance en Rogue, mais il a légèrement peur de cet homme, c’est comme Maugrey, il est bizarre avec son œil. Le lycanthrope préfèrerait que ce soit la jeune femme, Emily qui s’occupe de sa potion, mais elle n’est pas aussi bonne que Rogue, c’est dommage, elle au moins, elle discuterait de ses avancées, même de ses échecs.

Pour changer de sujet, Tonks lui répond à sa dernière question sur son métier, métier qui semble la passionner au plus haut point, ce qui fait sourire Auguste ? Il pose un bras sur la table et l’écoute attentivement. Manifestement, elle protège les gens, elle est un peu comme la police moldue non ? Il la laisse continuer lorsqu’elle dit que Remus aurait fait un très bon auror et que maugrey était un des meilleurs de sa génération. Auguste fronce les sourcils lorsqu’elle insulte ses chefs. « Il y a des soucis au ministère ? » Ecrit-t-il avant de tendre la feuille à la jeune femme et de terminer sa tasse de thé.

Auguste aurait tellement voulu connaitre plus ses parents. Il n’a passé que 5 années avec eux et il ne se souvient de presque plus rien, faut dire que la mémoire à cette âge-là n’est pas la meilleure et elle ne retient que certains moments. Manifestement, la mémoire du lycanthrope a préféré choisir les pires moments de sa vie que les plus beaux. La dernière chose dont il se souvient de sa mère c’est son visage lorsqu’elle lui cria dessus afin qu’il se sauve avant de se faire tuer. Celle de son père c’est un visage, les yeux vides couché par terre. Ce n’est pas très joyeux afin de créer un patronus, le seul sentiment joyeux qu’il a c’est le jour où il a reçu la lettre de Dumbledore lui disant de venir ici. Mais il ne pense pas que ce soit assez fort pour faire apparaitre un patronus.

Bref, il faut changer de sujet, sinon Auguste est capable de se plonger dans les pensées les plus sombres et ne plus en sortir. Il triture le coin du parchemin alors que Tonks reprend la parole le disant que Rogue est un homme de parole bien qu’il ne soit pas très loquace. De toute manière, si Dumbledore lui fait confiance, on peut en faire de même. Le maitre des potions va donc faire sa potion et prendra le temps qu’il faudra. Voilà Auguste rassuré, il n’est pas seul, quelqu’un ou d’autres personnes se battent pour qu’il puisse récupérer sa voix. Rester muet à vie ne l’enchante guère, bien qu’il accepte la sentence sans rechigner, il a appris à vivre avec le destin et ses coups du sort.

Tonks explique un peu le rôle du professeur, déjà il la terrorisait lorsqu’elle était à l’école, il sourit, cela ne l’étonne même pas. Il a un rôle important et quelque peu dangereux, il est un espion, donc il est gentil & méchant… Il prend des risques, là, il faut du courage pour le faire et manifestement Tonks a confiance. Il hoche la tête de haut en bas avant de plonger sa plume dans l’encrier. « Effectivement, son rôle n’est pas enviable… Mais pourquoi il semble si détesté par les autres membres de l’ordre, s’il est un espion, il est un grand atout ? Il a fait quelque chose de mal ? » Intrigué, voilà ce qu’est Auguste, il a envie de comprendre un peu ce qu’il se passe ici, les relations entre les membres, histoire de ne pas se retrouver sans informations.

La jeune auror commence alors à lui expliquer ce qu’il se passe au ministère, tout semble aller mal puisque le ministère refuse de croire que le seigneur des ténèbres et de retour, ceux qui se disent pour Dumbledore ne sont pas les bienvenus ni les plus aimés. Il fronce les sourcils. « Le monde magique est divisé ou bien la majorité croit au ministère de la magie ? » dans le sens ou est-ce que des gens se révoltent contre le ministère ou bien non. Auguste pose cette question afin de savoir si oui ou non l’ordre est seul à lutter contre le mage noir. Si c’est le cas, c’est une mission encore plus compliquée qu’elle ne l’est déjà.

Il passe lascivement sa main sur son front avant de bailler, penchant sa tête sur le côté pour ne pas paraitre impoli. « Je suis désolé de te poser toutes ses questions, mais j’ai besoin de savoir ce qu’il se passe, dans quoi je me lance… je n’ai pas l’intention d’abandonner, mais j’ai besoin de savoir ce que je risque, contre quoi je vais me battre, à qui je vais avoir affaire… » Auguste est un bon sorcier, il sait bien lutter lorsqu’il n’est pas seul contre dix comme la dernière fois. C’est quelqu’un qui pourra bien aider l’ordre et il n’hésitera pas à donner sa vie s’il le faut, sans attaches, il est le guerrier parfait. Il ne se doute pas une seconde qu’il va rencontrer l’amour ici.

Il remonte ses jambes sur sa chaise et regarde la jeune auror, il ne sait plus trop quoi lui dire, il a posé pas mal de questions déjà. Cependant, en fouillant dans son esprit, il en trouve encore. « Vous avez beaucoup de personnes qui veulent entrer dans l’ordre ? » Il parait que l’infirmier de Poudlard veut assister aux réunions, il a entendu cela de la bouche de la vieille femme qui est toujours avec Dumbledore, ça l’a intrigué. « Comment vous faites pour recruter ? » Bah oui, on ne peut pas recruter tout le monde, on ne connait pas les pensées ni les intentions des gens autour de nous et on sait qu’on peut tomber sur des surprises. Intrigué, Auguste attend sagement la réponse de la jeune femme.

Alors comme ça Rogue n’est pas un enfant de cœur. Auguste se concentre entièrement sur les paroles de la jeune femme. Il apprend que Rogue a été un vrai mangemort, il a dut se passer quelque chose afin qu’il change de bord. On ne peut pas passer du mal au bien comme ça, sans raisons. Il fronce les sourcils, il doit en cacher des choses. Elle lui dit que c’est un occlumens, voilà un mot inconnu pour le Français, oui il ne connait pas grand choses du côté de la magie. Personne n’a été là pour lui apprendre ces choses-là, pas d’école, tout apprendre sur le tas, c’est louper pas mal de choses. Il se dit vraiment qu’il a de la chance d’avoir Tonks pour tout lui expliquer. Il reprend son parchemin entre les mains. « C’est quoi un occlumens ? » Ecrit-t-il avant de lui retendre le parchemin.

C’est quelqu’un de nature curieuse, il aime bien savoir de quoi il parle, il aime apprendre. C’est quelqu’un de très tolérant, rien que ses penchants sexuels, il est plus attiré chez les hommes que chez les femmes, mais ça, personne n’est au courant. Il ne parle pas de lui, enfin que très peu. Il n’y a que Dumbledore qui a su le cerner dès le départ. Un sorcier perdu qui ne connait rien et qui a besoin de trouver sa voie, mais quelqu’un qui a surtout besoin de ne pas être seul. Etant un loup-garou il s’est toujours caché des gens de peur de montrer ce qu’il est vraiment. Il ne veut pas faire peur, il sait qu’il est un monstre, il l’assume pleinement. Il ne le dévoile pas non plus sur tous les toits, il ne veut pas faire peur non plus, mais il prévient toujours & Dumbledore lui a dit qu’ici, il ne serait jamais seul.

Tonks revient sur le sujet du ministère celui-ci tient un journal, ils doivent tous le lire, tout le monde doit croire ce qu’il y a dedans, ils ne peuvent pas dire des choses non prouvées. Si le mage noir et de retour et qu’il n’y a que deux personnes qui le disent, c’est normal qu’ils doutent, mais on ne peut pas tourner autour d’un sujet pareil. C’est la mort qui est en jeu. Le lord tue, on ne peut pas laisser les gens dans l’ignorance, mais manifestement rien ne choque le ministère, il veut rester dans l’ignorance. Auguste fronce les sourcils et reprend son parchemin. « Les gens préfèrent croire en la majorité, le ministère est plus influant que Dumbledore, c’est un peu normal… Mais le ministère devrait faire attention, en sachant que Dumbledore & Harry pont raison, des vies sont en jeu… On ne peut pas jouer avec des vies… » Tout va retomber sur le ministère quand ce que Harry & Dumbledore sera un fait avéré.

« Alors comme ça l’ordre existe depuis longtemps… » Il ne le savait pas, il pense comprendre que James et le père d’Harry. Lui & sa femme ont été tué par le lord, donc à l’époque tout était déjà, en place, sauf qu’ils ont dû refaire les équipes. Elle lui parle de trahison aussi, manifestement, ils doivent faire attention à tout ici. Cependant, comme elle le dit, on ne peut pas se méfier de tout le monde, il faut avoir confiance sinon jamais rien ne pourrait fonctionner. La confiance, c’est primordial dans un groupe de cette sorte, si il y a une fuite, c’est terminé, tout le monde est fichu. « C’est Dumbledore qui tire toutes les ficelles… Lui qui est si… Introuvable… » Il est là aux réunions, certes, mais on n’arrive jamais à le voir en dehors, il disparait, il est occupé, il a toujours quelque chose à faire et puis, il semble fatigué en plus.

« Je me suis toujours posé la question, pourquoi Sirius ne peut jamais sortir, il se plaint tout le temps, mais il ne dit rien, il est toujours ici, même quand Remus sort, eux deux qui sont inséparables… Il reste toujours ici… » Il ne connait presque rien de Sirius, il ne parle pas de son passé, c’est limite si des fois il en a un. Il vit dans sa maison, il boit des verres parfois avec les soirs, du whisky, les deux hommes parlent de leur passé à l’école, mais il y a un fossé à aujourd’hui, Auguste se demande ce qu’il s’est passé parce qu’il n’en parle jamais. Peut-être que c’est personnel et vu qu’Auguste est un peu timide, il n’ose pas le lui demander, alors, Tonks est là, il peut toujours essayé de le faire, il ne se doute pas une seule seconde de ce qu’elle va lui dire sur Azkaban, au moins, il va savoir ce qu’est la prison dans les coins.

Le ministère veut se protéger, mais il met en danger tous les sorciers. C’est une position dès plus dangereuse et puis ce n’est pas dans les plans de Dumbeldore de devenir ministre. Il dirige une école, il a l’ordre à gérer et puis, il semble de moins en moins en forme. Il ne semble pas être capable d’avoir une responsabilité en plus et c’est à comprendre. Auguste soupire doucement, toute cette histoire est ridicule, le ministre est loin d’être intelligent, il doit sérieusement avoir peur de perdre son poste que de revoir le seigneur des ténèbres. Il risque de perdre beaucoup lorsque le seigneur des ténèbres fera une apparition en public. Le lycanthrope passe sa main dans ses cheveux avant de finir son reste de thé & de se mettre à jouer avec la cuillère, il faisait toujours cela étant gosse, faire léviter sa cuillère au-dessus du liquide que la tasse contient et ne pas la faire tomber. Quand il faisait ça, il avait l’impression que son oncle allait le tuer sur place.

Une enfance chez des moldus, il a appris que c’est le nom que l’on donne aux personnes qui ne sont pas des sorciers. Remus lui a aussi expliqué que c’est un sang pur, ses parents sont tous les deux des sorciers, alors il était sûr qu’il allait en être un aussi. Auguste sort la baguette de son père qu’il avait dans la poche de sa veste, il la dépose sur la table et la regarde d’un air un peu absent alors que Tonks lui parle de Sirius. Il est bien trop curieux parfois, surtout que cette histoire semble bouleverser la jeune femme. Il la regarde d’un air triste. La prison, la pire chose qu’il existe au monde, son oncle lui disait que c’était la meilleure chose qu’il pouvait lui arriver, manifestement oui, parce que celle des sorciers est horrible & encore c’est un faible mot. Il se crispe lorsqu’elle lui parle du baiser du détraqueur, lui qui déteste tant ces monstres.

Il laisse le parchemin vierge un petit moment avant d’écrire dessus, il ne sait pas quoi mettre, l’histoire de Sirius l’a un peu calmé dans sa soif de connaissances, il a l’impression d’avoir été trop loin, d’avoir demandé des choses à ne pas savoir. Il prit déjà pour que ce soir, il ne rêve pas des détraqueurs. Il sait que quelqu’un vient dans sa chambre le surveiller lorsqu’il fait des cauchemars, il ne sait pas qui, mais quelqu’un le fait et ça lui donne l’impression d’être un bébé qu’il faut surveiller et protéger. Il joue avec la plume un instant, abandonnant sa cuillère. « Je ne m’attendais pas à cela… Il n’a vraiment pas eu de chance, il a réussi à s’échapper… Il a survécu à pire que la mort… » Auguste a un immense respect pour Sirius, désormais, c’est encore pire. Maintenant qu’il sait sur son histoire, il va faire attention.

Le lycanthrope jette un coup d’œil sur la pendule qui indique la date, encore quelques jours, 5 exactement et c’est la pleine lune. Une bénédiction pour lui, sa première en tant que membre de l’ordre, il va tester la potion et il va voir comment ça va se passer. Il sait que cette potion n’est pas une potion miracle, mais il attend pas mal de chose de cette potion. Il ne veut pas être bloqué dans un lit durant des jours et des jours avant de se remettre en forme pour la prochaine fois. « En tout cas je te remercie d’être là et de rester avec moi, je ne suis pas vraiment d’agréable compagnie étant donné mon léger handicap… » Il est ironique avec lui-même. « J’espère un jour pouvoir reparler et tu verras que je suis plus bavard, que je suis même parfois blagueur… Là il y a des choses que l’on ne peut pas écrire, que l’on préfère dire aussi… » Il dépose la plume à côté de sa tasse et sourit à Tonks, en coin, il faut remettre un peu d’ambiance, même à coté dans le salon, on entend des rires. Là, le coup des détraqueurs, ça a tout stoppé. Il faut reprendre tout en main et c’est ce que fait Auguste de la plus basique des manières. « Sinon, toi… Ta vie mis à part ton travail ? » C’est une question détournée pour savoir si elle a quelqu’un dans sa vie. Il s’intéresse à elle, sa vie & tout ce qu’il s’en suit. Il la considère comme son amie. Il n’a jamais eu d’amis, c’est l’occasion de voir ce qu’est l’amitié, mis à part elle, Remus, Sirius, Emily celle qui est avec le maitre des potions & Dumbledore, pour le moment, il ne communique avec personne d’autre. Maugrey, il en a peur, Kingsley, il semble super sévère, Molly & Arthur, il ne sait pas comment les aborder et les enfants, il se cache quand il les voit.

Auguste sourit en coin, il a de la chance qu’elle trouve d’agréable compagnie lui qui ne parle pas. Il n’essaye même plus d’ouvrir la bouche pour prononcer des mots, il en a marre d’être déçu, parce qu’il y croit encore. Elle est partie vite, elle peut le revenir tout aussi. Il veut parler, il a besoin de parler ne serais-ce que pour hurler de douleur lors de la transformation. Personne ne peut s’imaginer la douleur d’un hurlement que l’on garde pour soit. C’est de la torture. Il passe son bras droit derrière son dos, il commence à avoir un peu mal à cause de la chaise. Il ne sait pas ce qu’il s’est passé lors de sa dernière transformation mais il s’est réveillé avec une immense entaille en diagonale dans le dos. Il a dut faire une belle chute. Il gratte une seconde la cicatrice avant de reporter son attention sur la jeune femme qui lui dit qu’il doit avoir un super accent. Elle a le mérite de le faire rire.

« C’est vrai, j’ai un bel accent, je crois que les gens aiment bien mon accent, il est très prononcé, j’ai du mal encore avec la prononciation de quelques mots, mais ça va aller en s’améliorant quand j’aurais récupéré ma voix… » Là, il faut avouer que c’est tout le contraire, il régresse, il va peut-être devoir recommencer son apprentissage de la langue, qui sait, si ça se trouve quand sa voix sera revenue, il ne saura plus comment parler. « Je ne peux même pas hurler… » Sous-entendu de douleur, de frustration, d’animosité lorsqu’il se transforme. Il n’a eu qu’une seule transformation depuis qu’il est muet, c’était une de trop, il était mal de matin, il s’est enfermé pendant quelques jours, refusant des soins jusqu’à ce que Dumbedore force sa porte avec une infirmière.

Il baisse la tête désolé de plomber l’ambiance avec ses ressentis. Il n’est pas très joyeux comme homme en ce moment. Il ne faut pas s’attendre à des blagues dans tous les sens. Il sait ne pas aller dans la mélancolie tout de même. Il écoute de nouveau les propos de la jeune femme qui lui dit que dans sa vie, c’est le calme plat. Il sourit en coin se reprenant, manifestement, elle est célibataire, il ne serait pas homosexuel, il aurait éventuellement tenté quelque chose, parce que c’est une femme intelligente et belle, enfin, elle est jeune, plus que lui, elle a sa vie devant pour trouver quelqu’un. « Tu es jeune encore, tu as la vie devant toi… » Ecrit-il amusé. Lui, il a bien quelqu’un en vue, un membre de l’ordre, un professeur à Poudlard, il n’a jamais eu l’occasion d’aller vers lui, enfin Auguste n’est pas le genre à faire le premier pas surtout depuis qu’il est muet.

« J’ai hâte de savoir ce que Dumbledore a décidé pour la suite, je sais que c’est bientôt la rentrée, Molly le répète sans cesse à ses enfants qu’ils se préparent. » Ecrit Auguste, avant de se lever et d’aller chercher un nouveau parchemin, il écrit trop gros, il n’a plus l’habitude d’utiliser une plume, faut dire même qu’il n’a jamais eu l’habitude en fait. « Comment fait-il pour les missions ? Je sais qu’il met des duos en place, Rogue est avec la jeune fille rousse à ce que j’ai compris. Elle n’a pas l’air enchanté d’ailleurs… » Personne n’a l’air enchanté d’être avec Rogue aussi, il a l’air d’être le vilain dans le groupe, il y en a toujours un et manifestement, c’est Rogue ici, l’ancien mangemort qui désormais à le rôle le plus dangereux, l’espion.

Auguste sait qu’il ne sera surement pas de la partie s’il y a une prochaine sortie, il n’est d’aucune utilité pour le moment, muet et sans défenses, il ne peut rien faire. Il doit apprendre, on doit l’aider, il a l’impression d’être le boulet dans l’ordre. Il aurait pu être d’une grande aide s’il n’avait pas été muet. C’est un très bon combattant, il suit toujours sa mission sans broncher, quitte à donner sa vie s’il faut la remplir, c’est un homme de parole. Faut dire qu’il n’a personne dans sa vie, plus de famille, enfin pour ce qu’il en reste, tout le monde le déteste et puis, personne ne le connait vraiment, personne ne sait qui il est, ce qu’il a vécu avant d’arriver ici et d’être tranquille, protégé & entouré.