Gare et nostalgie ne font pas bons ménages [LIBRE]
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Sujet: Gare et nostalgie ne font pas bons ménages [LIBRE] Mer 7 Sep - 2:08
« Vous pensez échapper à vos problèmes en partant en voyage - et ils partiront derrière vous » Stanislaw Ignacy Witkiewicz
En Grande Bretagne depuis quelques temps, Haimi qui avait grandi au beau milieu des États Unis d'Amérique était en train de découvrir une nouvelle culture, un nouvel état d'esprit. En effet tout autour d'elle était si...britannique ! Évidemment, cela n'avait rien d'extraordinaire, puisque l'américaine se trouvait sur la patrie de gelée et du poisson pané. C'est d'ailleurs pour s'imprégner de ce fameux esprit "anglais" qu'elle était venue sur l'île quelques semaines avant la rentrée et l'ouverture officielle de l'école de Poudlard. Une fois sa longue visite de Londres terminée elle se dirigea vers la gare et le Quai 9 • 3/4. Comme une de ses futures élève elle s'installa un Wagon, puis dans un box, elle s'adossant bien confortablement au fauteuil puis après avoir jeté un coup d'oeil au paysage qui défilait à la fenêtre, elle sortie un livre de poche de sa veste et elle commença à le lire. Il s'agissait de "Le Soleil se lève aussi" du célèbre écrivain Ernest Hemingway. Bien que fascinée par sa lecture, elle commença à sentir ses paupières, puis sa tête s'alourdir avant de finalement s'endormir profondément le nez dans son roman. Dormant du sommeil du juste, c'est le sifflement et les vibrations du train qui s'arrête qui la sortirent de sa torpeur. Se réveillent en sursaut elle referma brusquement son bouquin, sans même prendre le temps de replacer son marque-page. Haimi se leva rapidement avant d'attraper sa valise, elle était pressée, extrêmement pressée de voir à quoi ressembler la fameuse ville de Pré-au-lard... Et après être sortie du train, elle se rendit compte, que la ville n'était pas exactement comme elle l'imaginait.
Encore une fois elle s'était laissée bercée par des rêves de gosse. Encore une fois ses ambitions avaient dépassée la réalité... Et encore une fois elle était déçue parce qu'elle avait sous le nez. Oh évidemment elle n'avait rien contre cette belle petite bourgade aux allures de village touristique, c'était très séduisant... Mais elle avait imaginé ça...comment dire... plus grand plus animé... Tout en posant ses fesses sur un banc au beau milieu de la gare, elle ne peut s'empêcher de lâcher un long soupire d'exaspération ! En réalité, elle commençait à s'exaspérer et c'est en laissant échapper un petit grognement qu'elle ouvrit une nouvelle fois son livre, le corps réchauffé par les quelques rayons de soleils qui avaient percé les nuages.
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Sujet: Re: Gare et nostalgie ne font pas bons ménages [LIBRE] Mer 28 Sep - 11:50
Le jeune homme est mécontent. Déçu. Il s'avance d'un pas vif et assuré. Inconsciemment, un rictus étrange déforme sa bouche. Une grimace qui donne froid dans le dos. Qui ôte un peu de sa beauté au voyageur. Les cheveux n'ont pas été coupés, laissés libres et impétueux. Cette forme hirsute, à la fois ordonnée et sauvage, est d'un brun profond. Personne n'est tenté d'y glisser quelques doigts. Si... soyeux, et lisses. Peut-être même tranchants. A la lumière du jour, ses rares cicatrices apparaissent. Une entaille près de la joue gauche, attaque d'un chien enragé. Fermé au monde extérieur, le professeur circule avec aisance parmi les passants. Il ne les voit pas. Sa vision est voilée, entachée. L'homme poursuit sa route, insensible aux cris, aux retrouvailles. Pauvre diable qui foule la terre. « Hermès! » Il s'arrête derechef. Le temps de reconnaître cette voix et son origine. Le sorcier se retourne lentement, impassible. Tout en dévisageant son interlocuteur, il s'avance vers lui. « Lewis. » Quelle voix froide! Presque désagréable. Pourtant l'intonation est basse, élégante. Seulement, il y a quelque chose de dérangeant. L'autre ne semble pas s'en formaliser. Il ne s'aperçoit pas qu'il importune. « Alors vous rentrez... de, mh... notre petite convention? » Le regard froid de Viktor s'arrête sur le visage de son compagnon. « C'est exact. Je ne vous y ai pas vu. Ou étiez-vous Lewis? » L'homme est mal à l'aise. Il esquisse un sourire maladroit, bafouille. « Le... On m'a envoyé vers l'Ouest pour une mission... spécifique ». A l'écoute de cette réplique, Viktor sourit. D'un air narquois, il hoche la tête, murmurant un « Je vois » moqueur. Lewis, toujours aussi gêné, sa balance d'un pied à l'autre. Par pur excès de sadisme, Hermès aurait fait durer cet instant. Mais attendu, il ne se permet pas cette petite distraction. Il se contente de saluer son interlocuteur, aussi cordialement qu'il lui est possible. Lewis ne tarde pas à tourner les talons, soudainement pressé. Viktor le suit du regard jusqu'à ce que l'homme disparaisse de son champs de vision. Puis le jeune homme monte dans le train. La rentrée, les cours. Il n'en est pas ravi. Hermès veut laisser ses soucis sur le quai d'embarquement. Chimères! L'homme se met volontairement à l'écart, dans le wagon destiné au corps professoral et au personnel de Poudlard. Son regard se perd dans l'horizon, tandis que des paysages variés défilent devant ses yeux.
Brusquement lassé, Hermès laisse échapper un soupir. Il pense à Auguste. Agitant la main dans un mouvement convulsif, ses sourcils se froncent. Il n'était pas préparé. Le sorcier ne savait pas. Après tout, les mots ne sont que des étiquettes. Le langage est faux, déformé, superficiel. Ses paroles sont vaines, ne pouvant retranscrire l'essence de son être. Comment décrire le feu dévorant qui l'anime? Est-il possible de transmettre cet élan de l'âme? Pauvre cocher, il avait laissé le cheval noir aux commandes. Fougueux et égoïste, l'animal l'avait porté jusqu'aux abîmes. Et maintenant, avec un fouet associé de clous, il le maintenait en bride. Le cheval blanc, docile et magnifique, trottait à nouveau. Les appétits sont réprimés. Les ardeurs sont renouvelées. Quant au cocher, il peine encore. Le train se stoppe, et machinalement, Viktor se lève. Il se glisse avec facilité entre les élèves et sort. L'air pur au dehors emplit ses poumons. Deux étudiants non loin s'amusent, et dans leurs distractions, font tomber un livre des mains d'une sorcière. Assise sur un banc, brune, jeune. Haimi Lovecraft. Selon Hermès, elle n'a de glorieux que son patronyme. Il s'approche alors, et anticipant le geste de sa collègue, il ramasse le livre déchu. Jetant un coup d'œil sur la couverture, le sorcier tend le bouquin vers sa propriétaire. Dumbledore l'avait informé de sa venue. La dévisageant quelques secondes, il se redresse. « Intéressant ». De quoi diable parlait-il? Du livre, de cette rencontre. De cette étrangeté enveloppant la lectrice?
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